Les BTS AP au Maroc - octobre 2010
A chaque promotion du BTS Aménagements Paysagers nous proposons un voyage d’étude qui est à la fois culturel et professionnel. Un tel voyage offre aux étudiants la possibilité de vivre une semaine intense pour le renforcement d’une dynamique de groupe et l’acquisition de connaissances.
<typo|texte=Ce voyage avait pour thème la gestion de l’eau dans les aménagements en zone aride et les règles d'urbanisme au service d'un développement.>
Après une journée d’immersion à Marrakech (la Medina) et la visite des principaux sites sous la conduite M. Guy Toureaux : la Medersa, la Ménara, palais de la Bahia, les jardins de la Koutoubia et le parc El Harti, une conférence de M AMINE Azzedine de l’agence urbaine de Marrakech donnait du sens au développement de la ville et mettait en évidence les problématiques liées à la politique urbaine du bassin de Marrakech.
Le schéma directeur du développement urbain s’appuie sur une logique de développement durable avec les contraintes d’une pression immobilière forte. La recherche d’un équilibre autour du social, de l’économique et de l’écologique sont les préoccupations des décideurs.
« Développement urbain et préservation de l’environnement », ces points furent étudiés lors de la visite de la palmeraie de Marrakech. M. MEDDISH Abdelilah, ingénieur chargé de la direction des espaces verts et naturels de la ville de Marrakech, gère le programme de sauvegarde et de mise en valeur de la palmeraie. Une étude des palmiers a permis de mieux connaître ses exigences et comprendre le plan de gestion mis en place. A terme la palmeraie, en plus de sa valeur patrimoniale, sera un vaste espace boisé à la périphérie de la ville grâce au plan de reboisement qui est mis en place (430 000 palmiers).
Le développement de l’urbanisation sera ainsi sous contrôle. Cette visite a permis de vérifier qu’une volonté politique de préservation du patrimoine permet de déclencher un processus.
Cette sauvegarde n’est pas assurée, elle est aléatoire car il faut gérer la problématique de l’eau.
La visite du golf de la « Palmeraie Golf Palace » en fut en bon exemple.
Comment effectuer en milieu aride la gestion difficile d’un golf pour le maintien d’une aire de jeux de qualité pour des joueurs exigeants ?
Ce point a été abordé avec M. SAMAT Mohamed. Responsable d’une équipe de trente jardinier et mécanicien, il doit adapter le terrain et mettre en place un plan de gestion rigoureux permettant un usage toute l’année. La gestion de l’irrigation et la croissance des graminées dans un sol saturé en sel exigence une surveillance constante. Comme les golfs sont de gros consommateurs d’eau, et dans le but d’éviter l’épuisement des nappes, « l’Agence urbaine de l’eau » met un place un programme d’utilisation des eaux résiduelles des stations de traitement des eaux. Cette utilisation des eaux se fera progressivement.
Une journée avec les responsables de l’ « Agence de Bassin Hydraulique du Tensift », M. Mohamed El Hassan ARESMOUK et M. Saïd MAATAOUI, a permis de comprendre le circuit de l’eau tant pour la consommation humaine que pour l’agriculture. Durant le parcours allant de Marrakech au barrage de Lala Takerkoust, il a été noté l’aridité des paysages et la difficulté de développer une agriculture sans irrigation..
Le barrage de Lalla Takerkoust mis en service en 1935 puis surélevé en 1960 est une vaste réserve d’eau de 79 millions de m3 connecté à d’autres barrages. Régulièrement il y a des lâchers d’eau permettant l’irrigation des cultures. En acquittant un droit de puisage les agriculteurs peuvent ainsi développer une agriculture comme la production de grenadiers et maintenir ainsi une activité économique. A l’issue de cette visite une rencontre avec le Caïd (sous-préfet) de la région, M Mohamed JMILA, a été l’occasion de faire le point sur le développement économique d’une région éloignée des grands centres touristiques où la qualité des paysages préservés est un atout. Ce fut également l’occasion d’avoir une approche de l’administration d’un pays.
La journée s’est poursuivi avec un représentant de la chambre d’agriculture et la visite d’une exploitation fruitières de 650 hectares : oliviers, orangers, abricotiers..... Nous avons abordé la gestion de l’irrigation et observé les techniques soucieuses de la préservation de la ressource mises en oeuvre.
Après la visite de jardin de Majorelle, ce fut celui du Cyber Park avec son concepteur M. Karim EL ACHAK du Bureau « Associati-Architecte ».
Une présentation de la problématique, l’historique du projet, le rôle des partenaires donnaient du sens à cet aménagement découvert librement avant cette rencontre. Cet espace, véritable poumon vert pour la ville, est un lieu qui remplit une fonction sociale forte. Les aménagements présents offrent aux usagers, des jeunes et des familles, un espace de vie très convivial. Le partenariat avec Marocco Télécom permet un accès libre au web par des bornes judicieusement installées dans le parc.
Participant au premier séjour au Maroc en 2006, deux anciens BTS exercent dans des bureaux d’étude en aménagements paysagers. Ils nous ont fait part de leur vécu et l’attrait qu’offre une expérience professionnelle au Maroc. Ils ont la charge du suivi et la gestion des chantiers, une visite d’un aménagement en cours a permis d’observer les techniques mises en oeuvre mais aussi la qualité architecturale des bâtiments.
La visite des pépinières MOB a marqué les esprits par la qualité de la structure et la diversité végétale cultivée. Le chef de culture, passionné de botanique, réalise des essais d’acclimatation ce qui permet d’offrir ainsi aux paysagistes une palette végétale répondant à la demande des professionnels et d’une clientèle privée. La notion de développement durable s’inscrit dans les modes de gestion des cultures et s’observe sur le terrain avec l’emploi des sacs de terreau ou d’engrais comme contenant de culture et une irrigation localisée de l’ensemble des productions. La production de palmiers en grand sujet se développe, cela pour éviter le pillage des palmeraies existantes.
Une journée de Marrakech à Essaouira a été l’occasion de réaliser une lecture du paysage et d’observer sa diversité.
Une rencontre au café littéraire de Dar Chérifa avec les acteurs du ce séjour permis de faire le bilan du séjour et rencontrer Mme Laura ABOU HAÏDAR de l’Institut Culturel Français.
Une suite sera donnée à ce voyage avec un projet d’échange et d’offre de service en fonction des opportunités. Nous avons un cahier d’adresse et des partenaires qui ont su se mettre à notre service et nous faire découvrir leur savoir faire.
Une participation au festival des jardins de Marrakech est à envisager, participation avec un volet animation auprès des écoles est une piste à développer.
Ce voyage a pu se réaliser grâce à la forte implication de M. Guy Toureaux qui a été notre relais efficace à Marrakech et par l’aide de Mme TEBBA, doyenne de l’Université de Marrakech, qui nous a mis en contact avec de nombreux partenaires. Elle a permis l’intervention de nombreux acteurs.
Ce séjour a pu se réaliser par l’aide obtenue de la région Bretagne dans le cadre projet KARTA.
Jean-Michel YANNIC
Responsable BTS A