Une philippina au pays d’Astérix - mai 2008
Voici, à nouveau, quelques news de Malou qui poursuit son immersion au pays d’Asterix. Il y a un mois exactement, le 19 avril, vers 23 h, notre Philippina atterrissait à Paris en provenance de Manille. Avant de rallier la Bretagne le lendemain matin, sous froidure et pluie battante.
Il y eut le Finistère d’abord, vous le savez, pour une quinzaine de jours. Avec visites d’exploitations bio. Puis le lycée de Kerplouz. Deux nouvelles semaines de découverte de l’horticulture haut de gamme, voire expérimentale, et de la biologie des plantes, dans le cadre enchanteur de la rivière d’Auray. Autour d’elle, un directeur attentionné : Christian Thomas, qui l’a également reçue dans sa famile, à Baden ; des enseignants très à l’écoute et le concours précieux de Mme Hervo, professeur d’anglais, qui, à plusieurs reprises, lui a servi d’interprête. Notamment lorsque Malou intervenait auprès des élèves, pour expliquer sa démarche et leur parler de la ferme du Père Caroff, dans l’île de Mindanao.
Il y eut surtout le frère Claude, un Lasallien en retraite, aussi cultivé que débonnaire, parlant parfaitement l’anglais lui aussi et qui fut un peu son guide : sur les marchés, en presqu’île de Quiberon, mais aussi sur l’île de Gavrinis. Et jusqu’au sommet du Mont Saint-Michel que Malou a découvert jeudi dernier, avec émerveillement. Même si, de son propre aveux, l’ascencion fut un peu rude. Vendredi, à la veille de son départ, un dîner en présence des personnes qui venaient de participer à l’assemblée générale annuelle de l’établissement, a clôturé ce séjour particulièrement riche. J’y participais et je puis vous dire que Malou y laissera un sacré bon souvenir.
De gauche à droite, Frère Claude, Luis ANDRADE (stagiaire lui aussi à cette période), Marie-Annick HERVO, Patricia SERAINE, Malou et Mr THOMAS, Directeur |
Le week-end fut un peu plus mouvementé. Les gazettes ayant signalé la présence de Malou au Pays d’Astérix, la diaspora philippine a réagi au quart de tour dès vendredi. Et voici notre Malou embarquée du côté d’Hennebont, chez M. et Madame X. Madame ayant eu la bonne idée d’être Philippina et de séduire un Breton, rencontré un jour dans les mers du sud. Et quand une Philippina tousse à Hennebont, toutes les Philippinas de la région accourent pour papoter dans leur langue maternelle qui peut être le Tagalog, mais aussi le Sebuano, l’Illongo, le Tiruray et bien d’autres dialectes... Ca fait du bruit. C’est joyeux. C’est incompréhensible (pour nous). Mais ça refait le monde...
J’ai donc récupéré Malou samedi soir à Hennebont. Dans une joyeuse ambiance. Ce que je ne savais pas, c’est qu’ à Lorient, beau port de mer, avait accosté le Meralia, un céréalier long de quelque 200 m. battant pavillon du Libéria (avec complaisance...) et qui venait de décharger sa puante cargaison de soja dans les sillos de Kergroise. Et le Meralia est armé par un équipage de 30 Philippins...
A 20 heures, après avoir gravi l’échelle de coupée, nous étions à bord, badgés, pour le "dîner de gala" : salades, poisson, poulet, adobo (ragoût de porc), riz, le tout largement arrosé de bière. Et comme la plupart des soirées entre Philippins, celle ci s’est achevée devant l’écran de télé par un concours de "karaokey". Et, très sincèrement, j’ignorais que Malou chantait si bien. Nous étions à Vannes vers 23 h PM. Le lendemain, il fallait se lever tôt matin. Les aventures de Malou se déplaçant pour une quinzaine de jours vers des terres qui furent longtemps celles de de Paul Ancelin.
Ce matin, donc, Les deux Daniel (L.B. et L.C.) et leur stagiaire Philippine un peu frigorifiée, ont mis le cap sur le lycée agricole La Touche. 20 degrés dans le voiture, 10 degrés à peine dehors. Nous y étions à 8 h 15 AM. comme prévu, afin de rencontrer Gilbert Robic, le directeur adjoint, Daniel Le Ruyet, directeur de la ferme et tout le staff chargé de la mise en place du séjour qui doit durer jusqu’au 30 mai. Etablissement haut de gamme, multidiciplinaire, imposant par ses dimensions, que nous avons visité en compagnie d’un jeune professeur très enthousiaste, parlant anglais et qui sera un peu le tuteur principal de Malou durant son stage ploërmelais. Bref, ce séjour en Bretagne se poursuit sous les meilleurs auspices... comme disent les gens cultivés. Le 23 mai prochain, Hubert d’Aboville qui sera de passage à Kérantré, se rendra avec moi à La Touche. Nous y renconterons Malou et les responsables de l’établissement.
Lorsque nous avons quitté notre "protégée" vers 10 h 30, elle avait déjà enfilé ses bottes et s’apprêtait à grimper dans la cabine d’un tracteur pour aller semer du maïs en plein champ.
En ce 19 mai 2008, l’histoire retiendra que Malou était sur son char. Et le soleil, timidement, "dardait" ses rayons sur la plaine...
Texte : Daniel LE BERRE